La Vallée des Damnés
J'étais enfin revenu à la vie. Une vie misérable, chipotée par l'affliction, et desséchée sous le poids de mes mélancolies. Mon cœur s'était remis à battre brusquement. Un cœur noir, secouant mon âme doucereuse d'un frisson rouge, qui m'obligeait à me réveiller, par crainte de céder à l'envie de repartir. Repartir, loin, vers des horizons où le temps se dissout, jusqu’aux confins des éternités. Repartir, m’enfoncer dans la terre, m’y perdre dans le silence oppressant, englouti dans ses entrailles sombres, où tout s’éteint et se fane, là où les rêves n’ont plus de voix. Guidé par l'effluve des immortalités, je sentais les particules d'oxygène envahir mes narines, et le flot du sang parcourir mes veines, tandis qu'une lourde raideur pesait sur mon âme éreintée. Une âme naïve, d'une nature douce agonisant en secret de n'avoir pas su trouver le bonheur. Un léger souffle glacé agrippait mon esprit dans la même mouvance que lorsque je fouillais...