La vallée des damnés
J'étais enfin revenu à la vie. Une vie piètre, rongée par l'affliction, et desséchée par mes mélancolies. Mon cœur s'était remis à battre brusquement. Un cœur noir, secouant mon âme doucereuse d'un frisson rouge, qui m'obligeait à me réveiller, par crainte de céder à l'envie de repartir. Repartir, au loin. Jusqu'aux éternités. Repartir, sous terre. Guidé par l'effluve des immortalités. De nouveau, les particules d'oxygène pénétraient mes narines, et le sang coulait dans mes veines, sous la raideur d'une âme meurtrie. Une âme naïve, d'une nature douce agonisant en secret de n'avoir pas su trouver le bonheur. Un léger souffle, glacé, agrippait mon esprit dans la même mouvance que quand je furetais encore mes raisonnements. Seul, grisé, je semblais vivant, prêt à renaitre, obscurément, sans même en tirer de jouissances. Aucun médecin n'osait parler, beaucoup secouaient la tête, d'autres s'en allaient débattre de mon