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Affichage des articles du 2016

لوس ربيوس

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" Tu sais, si tu recommences, je te saigne comme un porc"  murmura mon père, d'un air exaspéré. Mon père ne savait rien. Absolument rien. Il préférait croire que les choses iraient très bien, car son cerveau s'exaltait, dès qu'il tentait de comprendre mes maux. Puis, il conclut, avec une componction de philosophe raté " Pauvreté  n'oblige pas à voler. J'ai travaillé comme gardien de voitures  pendant trente ans, j'y ai sué tellement de misère et de pénurie, que je me suis juré de rester honnête, jusqu'à ma délivrance. Hélas, je n'ai plus de forces pour ce métier, mais j'en trouverai un autre.....bientôt". Un instant, il dut avoir le désir violent de me serrer dans ses bras mais comprit que  rien n'allait vraiment changer dans cette pièce étroite qui nous servait de chambre, mes frères et moi, et où trainait un parfum déplaisant de sueur ; mais il se recula, et ferma la porte délicatement. Peut-être revoyait-il confus

Los Rubios

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" Tu sais, si tu recommences, je te saigne comme un porc"  murmura mon père, d'un air exaspéré. Mon père ne savait rien. Absolument rien. Il préférait croire que les choses iraient très bien, car son cerveau s'exaltait, dès qu'il tentait de comprendre mes maux. Puis, il conclut, avec une componction de philosophe raté " Pauvreté  n'oblige pas à voler. J'ai travaillé comme gardien de voitures  pendant trente ans, j'y ai sué tellement de misère et de pénurie, que je me suis juré de rester honnête, jusqu'à ma délivrance. Hélas, je n'ai plus de forces pour ce métier, mais j'en trouverai un autre.....bientôt". Un instant, il dut avoir le désir violent de me serrer dans ses bras mais comprit que  rien n'allait vraiment changer dans cette pièce étroite qui nous servait de chambre, mes frères et moi, et où trainait un parfum déplaisant de sueur ; mais il se recula, et ferma la porte délicatement. Peut-être revoyait-il confus

La vallée des damnés

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J'étais enfin revenu à la vie. Une vie piètre, rongée par l'affliction, et desséchée par mes mélancolies. Mon cœur s'était remis à battre brusquement. Un cœur noir, secouant mon âme doucereuse d'un frisson rouge, qui m'obligeait à me réveiller, par crainte de céder à l'envie de repartir. Repartir, au loin. Jusqu'aux éternités. Repartir, sous terre. Guidé par l'effluve des immortalités. De nouveau, les particules d'oxygène pénétraient mes narines, et le sang coulait dans mes veines, sous la raideur d'une âme meurtrie. Une âme naïve, d'une nature douce agonisant en secret de n'avoir pas su trouver le bonheur. Un léger souffle, glacé, agrippait mon esprit dans la même mouvance que quand je furetais encore mes raisonnements. Seul, grisé, je semblais vivant, prêt à renaitre, obscurément, sans même en tirer de jouissances. Aucun médecin n'osait parler, beaucoup secouaient la tête, d'autres s'en allaient débattre de mon

Tilelli (Liberté)

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Je n'ai peur de rien. Ni même de personne. De la peur même naît le courage d'être. J'ai parcouru bien des forêts épineuses, bien des déserts arides, où seule la folie, morne, poussait ma raison d'être vers un ciel âpre, sous lequel tout semblait insensé. Insensé, et complètement absurde, malgré mes véhémences. J'ai été battu à coups de couteau, dans la foule, pour avoir défendu des idéologies, des oppositions théoriques, auxquelles sont associées les libertés fondamentales. J'ai été arrêté pour m'être saoulé en public, songeant sobrement à ma dignité violée, cette lésion qu'il me fallait panser par quelques chopes de Mahia. J'ai été détenu pour possession de stupéfiants, alors que je n'avais pas de quoi fumer un gramme de haschich, au marché noir. Il fallait, pour défendre ses opinions, se heurter à une montagne noire, puis se laisser tomber dans une petite cavité, profonde. Profonde, au milieu des décombres. Ce soir là, j'ai compris