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Affichage des articles du 2016

La vallée des damnés

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J'étais enfin revenu à la vie. Une vie piètre, rongée par l'affliction, et desséchée par mes mélancolies. Mon cœur s'était remis à battre brusquement. Un cœur noir, secouant mon âme doucereuse d'un frisson rouge, qui m'obligeait à me réveiller, par crainte de céder à l'envie de repartir. Repartir, au loin. Jusqu'aux éternités. Repartir, sous terre. Guidé par l'effluve des immortalités. De nouveau, les particules d'oxygène pénétraient mes narines, et le sang coulait dans mes veines, sous la raideur d'une âme meurtrie. Une âme naïve, d'une nature douce agonisant en secret de n'avoir pas su trouver le bonheur. Un léger souffle, glacé, agrippait mon esprit dans la même mouvance que quand je furetais encore mes raisonnements. Seul, grisé, je semblais vivant, prêt à renaitre, obscurément, sans même en tirer de jouissances. Aucun médecin n'osait parler, beaucoup secouaient la tête, d'autres s'en allaient débattre de mon

Tilelli (Liberté)

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Je n'ai peur de rien. Ni même de personne. De la peur même naît le courage d'être. J'ai parcouru bien des forêts épineuses, bien des déserts arides, où seule la folie, morne, poussait ma raison d'être vers un ciel âpre, sous lequel tout semblait insensé. Insensé, et complètement absurde, malgré mes véhémences. J'ai été battu à coups de couteau, dans la foule, pour avoir défendu des idéologies, des oppositions théoriques, auxquelles sont associées les libertés fondamentales. J'ai été arrêté pour m'être saoulé en public, songeant sobrement à ma dignité violée, cette lésion qu'il me fallait panser par quelques chopes de Mahia. J'ai été détenu pour possession de stupéfiants, alors que je n'avais pas de quoi fumer un gramme de haschich, au marché noir. Il fallait, pour défendre ses opinions, se heurter à une montagne noire, puis se laisser tomber dans une petite cavité, profonde. Profonde, au milieu des décombres. Ce soir là, j'ai compris

مدرستي

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Je suis né dans une grande maison en ruines, aux fenêtres brisées d'où soufflait un incessant courant d'air, balayant les grains de poussière au loin. Très loin. Pauvre, j'injuriais ma providence d'une voix dense. Et que ma détresse, où la mort planant comme un bosquet de lilas, fera s'épanouir les écumes de buddleias, jusqu'aux sanctuaires de Delphes. Tandis que le ciel bordait l'horizon de mes printemps, sous la fraicheur des herbes foulées, il me semblait que j'étais l'homme ridicule de Dostoïevski. Oui, je rêvais grand. Très grand. D'une intelligence enjouée, je voulais réparer les démarreurs du tracteur de mon père, et en déduire un mécanisme ingénieux capable de construire une machine à grains, afin de produire des céréales, et de la farine autant que je le voulais. Enfin, je devais, disait-on, aller à l'école, y trouver les réponses manquantes à mes questions. La physique, en particulier, le comportement mécanique des machine